Cher Agapito,
il y a un mois qu'on ne s'est pas vu, un mois de cauchemar où j'ai découvert le sens de la misère et de la folie.
Quand j'ai débarqué, ce n'était pas la tèrre que j'ai trouvée, mais cent mètres d'eau à franchir, pour arriver enfin, "sain et sauf", sur une plage de sable qui cédait à chaque pas sous le poids de mes bagages.
Une fois arrivé, je demande où on peut se loger. Une image désolante s'affiche dans ma retine ainsi qu'une odeur répugnante s'installe dans mes narines: les gens dorment entassés à vingt par chambre, les barraques abondent et les voiles de navires se métamorphosent en tentes. Les ordures s'accumulent devant les maisons comme des plantes qui fleurissent dans le jardin de l'Enfer.
Cette nuit je vais dormir par terre comme les bêtes, demain on verra. La première nuit j'ai dormi dans une chambre, mais c'est trop cher. Mes jambes sont remplies de morsures, morsures des rats qui m'agressent chaque nuit, comme un cauchemar qui se répéte sans arrêt.
J'espére qu'un de ces jours je vais prospérer, en trouvant une somme importante d'or. Pour ainsi abandonner ce chantier du démon, qui posséde l'âme des gens et les rend tristes et insensibles.
J'espère donc qu'on va se revoir, mais pas en Amérique, plutôt en Europe.
A bientôt, Agapito.
Norbert
Ce texte est le fruit d'un exercice d'atelier d'écriture où le stagiaire devait écrire une lettre fictive à un personnage fictif, en s'inspirant d'un extrait du livre "La Fièvre de l'or" de Michel Le Bris.
Une correction ortographique à été faite par Martine (formatrice)